J’ai le plaisir d’interviewer aujourd’hui Gregory Lagrange, consultant en stratégie webmarketing (il a travaillé sur des produits de L.Bourrelly notamment) et créateur du site Life Stylers.fr dans lequel il détaille de nombreuses techniques de blogging et marketing internet qu’il teste sur ses sites et ceux de ses clients, jour après jour.
Un conseil, passez outre le coté « à l’arrache » du personnage et de l’aspect visuel de ses sites 😉
Quelles sont – selon toi – les 3 erreurs principales qui « bloquent » les ventes, les plus répandues sur le web ?
Super question !
La première je pense est est de faire du marketing hyper agressif. Chercher à vendre à tout prix, le plus vite possible…
Je trouve qu’il est beaucoup plus efficace d’adopter une approche plus soft, et plus respectueuse de ses clients cibles.
C’est un petit peu comme quand tu rencontres quelqu’un, tu ne vas pas proposer direct d’aller au pieu ou de se marier. Ca peut marcher, mais il y a sans doute mieux à faire !
Par contre, si tu tisses progressivement une relation, en offrant énormément de contenu de qualité à tes visiteurs (des choses qui les aident vraiment à déjà obtenir des résultats et résoudre leurs problèmes), tout devient beaucoup plus facile.
Tes prospects apprennent à te connaître, apprécient la qualité du contenu, tu as le temps de les éduquer sur la solution dont ils ont réellement besoin…Ils obtiennent déjà des premiers résultats grâce à toi, et quand vient le temps de leur faire une offre promotionnelle, ils sont déjà pré convaincus.
Avec la qualité de tout ce que tu as donné avant, le processus de vente devient presque une formalité…
Et c’est plutôt cool pour la majorité des gens qui, comme moi, ne sont pas à l’aise avec le fait de vendre.
Je dirais que la seconde est de présenter des produits et services qu’on pense être ce que veulent les gens qui suivent nos sites, et non ce qu’ils veulent vraiment.
Combien j’ai vu de gens se planter là-dessus !
Il faut vraiment interagir avec ses inscrits, sonder ses lecteurs, ne jamais perdre une occasion d’en savoir plus sur son client idéal.
Même avec un beau travail sur son ciblage et son positionnement webmarketing, on a TOUJOURS des surprises.
Ces petits décalages qui font qu’on passe un temps fou à créer des produits et services, alors que bien souvent, on peut vendre 10 fois plus en passant moins de temps sur la création du produit et plus de temps sur la connaissance de ses prospects et de leurs besoins, problèmes, désirs…
Ce temps est peut-être l’investissement le plus précieux qu’on puisse faire dans son business web.
Je pourrais te parler de je ne sais combien d’erreurs, mais, pour m’arrêter à trois, je vais finir sur le fait de ne pas avoir assez de choses à vendre.
Si tu n’as qu’un produit ou service à vendre, tu « t’auto suicides » un peu. Beaucoup des visiteurs qui accrochent à ton contenu peuvent ne pas être intéressés par ce produit A. Alors qu’ils seraient prêts à acheter chez toi si tu leur présentais l’offre qui correspond à leurs besoins…
Si tu as 4 ou 5 produits, il y a une grande chance que l’un d’entre eux les convainquent d’acheter.
Et à partir de là, tout devient plus simple. Il est 10 fois plus dur et coûteux de convaincre un prospect d’acheter un produit sur ton site que de vendre un nouveau produit à quelqu’un qui est déjà client.
Je conseille vraiment à tout le monde de se créer petit à petit un catalogue de produits, avec des produits peu chers mais de grande valeur, et des choses qui montent en gamme pour les 20% de nos clients qui en veulent beaucoup plus.
L’emailing prend une place primordiale dans les stratégies que tu proposes. Si l’email n’existait pas comment aborderais-tu le webmarketing ?
Oui, j’avoue, je suis fou d’emailing ! C’est vraiment l’arme fatale en webmarketing.
Pouvoir recontacter ses prospects quand tu veux pour tisser une relation de confiance, les bluffer par la qualité de ton contenu, leur proposer une offre quand tu veux, ça n’a pas de prix.
Et en plus, tu peux automatiser tout ça avec des séquences de mailings une fois que ton système marche bien.
C’est là que travailler sur le web devient vraiment ce qui fait rêver tout le monde : avoir un business en automatique…
Tu peux vraiment doubler (voire beaucoup plus) tes ventes, sans un inscrit de plus à ta newsletter ou un visiteur de plus sur ton site. J’ai crée une formation gratuite qui explique comment faire ça d’ailleurs, pour tes lecteurs que ça intéresse.
J’arrête là, je pourrais continuer pendant des heures ! 🙂
Si l’emailing n’existait pas (ou plus), je ferais exactement la même chose. « A l’ancienne ».
Avec du mailing par courrier…
Tout vient de là.
Ces techniques de « direct marketing » fonctionnent toujours autant. Et sont même parfois plus efficaces. Quand tu es bombardé d’emailings à longueur de journées, une newsletter dans ta boîte aux lettres peut vraiment faire toute la différence !
Ton activité webmarketing rappelle celle de WMJ, quelle est ta plus value par rapport à ce qu’il enseigne ?
Question difficile dans le sens où Jean est quelqu’un que j’apprécie beaucoup, qui m’a beaucoup appris et avec qui j’ai travaillé. Même si je me forme surtout sur le marché anglophone.
Et que je n’ai probablement pas le recul pour juger (et ce n’est pas à moi de le faire d’ailleurs).
A mon avis, c’est plus aux gens de voir par eux-mêmes et de trouver chez chacun (et pas que chez Jean et moi) ce qui les aide le plus.
La grosse différence que je note grâce aux retours qu’on me fait, c’est que je suis consultant. Ca aide pour le côté pédagogique.
Non seulement je travaille sur mes sites, mais aussi sur ceux de nombreux clients, tant en coaching qu’en implémentation stratégique.
Cette triple casquette me permet de tester beaucoup de choses et d’apprendre très vite. Mais ça c’est une différence pas seulement avec ce que fait Jean, mais aussi avec 99% des webmarketeurs francophones.
Je donne sans doute plus de choses en gratuit aussi, vu que je ne vends pas systématiquement à chaque fois que je publie quelque chose, et rentre plus dans la technique, chose qu’il ne fait pas du tout.
Je ne nous voie pas du tout comme concurrents en tout cas. Ce sont deux approches complémentaires, et moins chiantes à mon sens que celles de la majorité des autres.
Question de goût, of course.
Tu préfères agir prioritairement sur le revenu par visiteurs (et tu as bien raison) plutôt que d’augmenter le trafic. Travailles-tu tout de même l’acquisition de trafic (seo, publicité…) ?
Le fait est que c’est tellement plus simple et rapide d’augmenter son revenu par visiteur que son trafic ! Donc oui, forcément…
Le truc, c’est que quand j’ai lancé Life Stylers, mon seul et unique objectif était de me faire plaisir à créer du contenu qui aide les gens à obtenir des résultats sur le web, et à me faire connaître en France pour trouver plus de clients en coaching (et freelancing, au tout début).
Je n’avais donc pas besoin de faire de promo, de SEO, de travail sur mon trafic. J’avais juste à faire du contenu le meilleur possible et le reste suivait (pas besoin de beaucoup de clients pour vivre du coaching, et de toute façon, tu es vite limité niveau temps).
Après, la génération de trafic, c’est une chose que je faisais beaucoup, mais pas pour mon site. Juste pour ceux de mes clients.
90% du temps que je passais à travailler sur Internet n’était pas sur Life Stylers.
Désormais, les choses changent un peu.
Pas mal d’acteurs majeurs du web font appel à moi pour des prestations de consulting, de stratégie ou de copywriting. Je gagne donc nettement plus tout en passant moins de temps sur les sites de mes clients au bout du compte.
Ca me libère du temps pour créer des formations sur le blogging et le webmarketing. Et là, forcément, ça devient nécessaire de développer son trafic, notamment grâce à la pub Facebook, beaucoup plus rentable à mon sens que le SEO (et beaucoup plus fiable aussi).
Tu as fait un excellent boulot pour L.Bourrelly récemment. J’ai également été surpris de cette collaboration, comment êtes-vous venus à travailler ensemble ?
Merci déjà Guillaume !
Ca faisait plusieurs mois que j’aidais Laurent dans le cadre du coaching Webmarketing Junkie quand je l’ai rencontré « en vrai » chez Jean, justement.
Ca a donc commencé comme ça. Et, petit à petit, Laurent m’a demandé de l’aider plus en profondeur, notamment sur l’emailing et le copywriting.
Lorsqu’on a travaillé sur sa dernière offre d’accompagnement VIP, il m’a proposé de me charger des séances sur ma spécialisation : les stratégies webmarketing et le copywriting. Et c’est avec plaisir que j’ai dit « oui », tout comme lorsque Jean m’avait proposé de coacher ses clients.
Quel est ton avis au sujet des « vendeurs de rêves », ceux qui, sans les citer, font des « lancements » tournés sur des plages paradisiaques ?
Je vois vraiment pas de qui tu veux parler ! 😛
C’est marrant, on me l’a pose à chaque interview cette question. C’est sûr que mon côté très naturel peut dénoter un peu avec ce que font certains de mes pairs…
Déjà, il faut voir ce qu’on entend par « vendre du rêve ». Je vends des résultats aussi. Et ces résultats peuvent faire rêver.
Il y a vraiment une ligne très fine quand on propose des produits et services pour aider les gens à faire du cash. On peut vite être catalogué.
Je ne rate jamais une occasion d’insister sur le fait que ça demande beaucoup de travail de réussir sur le web, même si le coût pour se lancer est dérisoire. Ca me paraît essentiel. Et ça évite d’avoir les « mauvais » clients, ceux qui ne cherchent pas les raccourcis mais clairement la pilule magique, qui n’existe pas, bien sûr.
Les résultats, on ne peut les obtenir que si on passe à l’action et qu’on applique ce qu’on apprend. Et c’est là que le bât blesse souvent.
Ok, j’ai bien répondu à côté ? Haha
C’est pas moi qui ferait des vidéos sur ce genre d’îles car il y fait bien trop chaud pour moi ! Je vais partir en Islande un mois là, et je ne dis pas que je ne ferais pas de vidéos. Mais certainement pas de gros lancements.
Plus sérieusement :
Honnêtement, je m’en fous de ce que font les autres en France, et je serais malhonnête de juger, car je n’ai jamais consulté leurs produits (hormis ceux de Jean Rivière).
Si ils apportent du contenu de qualité et des résultats à leurs clients, fine by me…
Et quand ce n’est pas le cas, cool aussi, car pas mal de personnes viennent sur Life Stylers après avoir été déçus des promesses de certains.
Je me trompe peut-être mais je pense que la roue va tourner pour eux, hormis pour les quelques-uns qui font du très bon taf niveau qualité (il y en a quand même).
Bourriner d’offres les mêmes personnes qui sont au bout du compte inscrites un peu à toutes les mêmes newsletters, à terme ça se paie.
Même si en attendant, c’est sûr que ça permet de se créer de très grosses listes très vite et de gagner pas mal de cash même avec un produit parfois très light en qualité…
Je pense juste que ce n’est pas l’approche la plus efficace, et surtout à moyen ou long terme.
Tu mises ton année sur un lancement et tu te plantes ? Tu fais quoi après ?
En terme de copywriting quelles sont les limites – selon toi et par expérience – à ne pas franchir pour ne pas, justement, passer pour un vendeur de rêves ?
Je dirais surtout ne pas promettre des choses qui ne sont pas crédibles. Et évidemment, des résultats que ton produit ne permet pas d’obtenir.
J’ai récemment créé une formation qui, j’en suis certain, propose un système tout-en-un qui permet facilement de générer plusieurs milliers d’euros en quelques mois à peine.
J’en suis sûr car je l’ai fait appliquer à plusieurs clients, et les résultats sont là. Mais je passerais pour un marchand de tapis si je promettais de tels chiffres. Même si ils sont cohérents…
Je pense qu’il est hyper important aussi de bien stipuler la dose de travail nécessaire (ou quoi que ce soit d’autre nécessaire pour attendre les résultats promis) dans sa page ou vidéo de vente.
Je préfère me « lâcher » sur le copywriting pour susciter la curiosité sur des points clés qui sont des parties d’un produit que sur le résultat global en tout cas. Ca évite bien des déboires je pense.
Ton mot de conclusion libre 😉
Aaaaaah ! Je peux enfin dire ce que je veux ?! 😛
Merci pour ta demande d’interview déjà.
Si il y a un message que je voudrais faire passer ça serait ça : il est vraiment possible de réussir sur le web. Il faut simplement oser, tester…
On ne se plante jamais, on apprend, on s’améliore. Toujours.
Il y a beau avoir des quantités de techniques et de systèmes qui marchent très bien, il faut tester pour soi. Améliorer petit à petit.
Et ça finit par payer, un jour ou l’autre.
Surtout, ne cherchez pas à plaire à tout le monde. Soyez vous-même. Et emmenez avec vous dans le voyage ceux qui accrocheront à ce que vous faîtes et à comment vous le faîtes.
Et n’oubliez jamais que ce qui doit rester l’essentiel c’est la qualité du contenu. Et rien d’autre.